dimanche 28 février 2010

Biographie Frère Maxime (Alphonse Trottier)1899-1993

Un petit homme sec, le visage en lame de couteau, sérieux, nerveux, énergique, volontaire et autoritaire (Frère Charles-Émile Leblanc S. C.)(1)


Tel était le frère Maxime. Il n’était pas de la trempe des tendres. Il n’affichait pas non plus l’allure d’un saint perdu dans la contemplation du Très-Haut. Il ne prenait jamais non plus le ton du prédicateur. Les harangues de politiciens n’étaient pas non plus dans son style. Et je ne l’imagine pas élaborant de profondes thèses philosophiques.


Je me le rappelle plutôt sous l’image d’un sous-officier, toujours debout, droit, ferme, impassible. Un homme qui sait où il va, quand et comment il faut y aller. Avec le frère Maxime, ça ne niaisait pas. Il exigeait ce qu’il pratiquait lui-même : fiabilité, efficacité et rapidité. Sans discours, il savait obtenir des juvénistes la ponctualité et la fidèle observance des règlements. Que l’on parte en promenade, que l’on remise les outils du jardin ou que l’on se prépare pour la prière du matin, il ne fallait pas de traînards et il n’y en avait pas non plus.


Malgré cette austérité naturelle, frère Maxime savait être jovial, taquin et bonhomme. Un petit coup de canne par-ci, un malin clin d’œil par-là, ou un sourire rayonnant de fierté, il possédait tout un arsenal de petits trucs qui nous mettaient à l’aise et nous laissaient entendre qu’on était de la famille.


Il ne prenait généralement pas part aux activités qu’il commandait. Il organisait les sports mais ne les pratiquait pas lui-même mais il veillait attentivement à ce que les choses soient faites comme il se devait.


C’est en promenade ou en patin sur la rivière Yamaska qu’il apparaissait le plus rayonnant d’énergie. Il tenait la tête des marcheurs ou des patineurs avec un infatigable entrain. C’était un homme qui avait du nerf et de l’endurance!



Il fut huit ans maître des Juvénistes à Granby, de 1937 à 1945. Sous sa gouverne, le Juvénat était une ruche bien disciplinée et débordante d’activités. Rien n’était laissé à la légère. Aucune minute ne s’égarait dans la nonchalance.


Je n’ai jamais entendu de commentaires amers ou bassement critiques de ses attitudes ni de sa conception de la formation de la part des nombreux anciens juvénistes qui l’ont eu comme maître. La franchise et la clarté habillaient sa sévérité et on l’appréciait ainsi, ne pensant pas que ce pût être autrement.

Frère Maxime mourut à l’âge de 94 ans. Il en avait passé quatre-vingt en communauté dont quarante-et-un au service et à l’éducation de la jeunesse, vingt-deux comme directeur d’école ou de communauté, et quatorze comme économe. Il passa ses vingt dernières années au Mont-Sacré-Cœur à rendre de multiples services et à donner l’exemple d’un religieux exemplaire, fidèle à la Règle et à tous les temps de prières qu’elle commandait.

" Il accepta difficilement, nous dit son biographe, les changements dans la discipline ou le régime des communautés. …. Son âme forte et trempée trouvait son compte dans des cadres plus serrés et dans une ascèse plus éprouvante. » Il donnait l'impression d'un vieux chêne indéracinable. (Op. cit. p.360)

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1- Cf. Annuaires des Frères du Sacré-Coeur - no 90 p. 356

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