vendredi 26 février 2010

Frère Laurien (Jean-Maurice Nantel) (1915-1988)

Il n'y avait en lui aucune ombre de méchanceté.

Il fut un homme bon, très bon (Raymond Barbe)(1)

De la taille d’un géant, « une armoire à glace » que l’on disait, il était très difficile à contourner comme défenseur au hockey. Il était de tous les matchs qui opposaient les frères des ailes aux frères du centre ou aux scolastiques. Il nous frappait aussi des balles jusqu’au fond du champ. Il était de toutes les randonnées comme l’assistant empressé du frère Maître. C’est comme sportif et comme participant à toutes les activités physiques que je l’ai d’abord connu et envié.

Puis, il fut mon professeur de 10e année. Dans la rivalité imaginée qui l’opposait au frère Florentien, j’étais du camp Laurien. Rivalité imaginée car dans les faits, frère Laurien et frère Florentien avaient enseigné ensemble à l’école Meilleur et donnaient tous les deux les signes d’une amitié mutuelle remarquable. J’avais choisi le frère Laurien comme mon prof vedette d’abord par fidélité, puisqu’il était mon prof attitré, mais aussi pour ses qualités sportives mues par une énergie débordante.

En classe, selon mon jugement, frère Laurien connaissait fort bien les mathématiques, alors que frère Florentien avait des qualités de pédagogue qui m’agaçaient. Mais finissons-en avec le concours de personnalités.

Frère Laurien présentait un profil de stabilité et de régularité tant dans ce qu’il entreprenait que dans le contrôle de ses émotions. Plutôt timide et réservé, il nouait des sympathies naturelles avec ma gêne chronique et mon complexe d’infériorité. C’est aussi ce qui m’attirait en lui. Il n’était pas le prof flamboyant avec qui on avait du plaisir, mais celui avec qui on était bien et en sécurité.

Frère Laurien débuta son enseignement à l’école Meilleur, en troisième année, après deux ans de scolasticat. Comme beaucoup de frères, il fut un autodidacte qui poussa ses connaissances en mathématiques et en sciences au point de remplacer presqu’à pied levé le célèbre frère Francis comme professeur de sciences au Collège Roussin. Il enseigna aussi la physique au Collège Marie-Victorin. Il demeurera d'ailleurs professeur jusqu'en 1972. Il consacra les seize dernières années de sa vie à la comptabilité et à l’économat dans la grande maison de Rosemère.

Au sein d’une équipe, frère Laurien était un précieux collaborateur et un excellent second. Il ne fut jamais nommé directeur d’aucune école ni d’aucun groupe communautaire. Ses supérieurs ont toujours trouvé en lui un religieux fiable, fidèle et respectueux de l’autorité.

Son biographe laisse de lui cette image qui le décrit bien : …il laisse à tous le souvenir d'un homme simple et droit, d'un confrère aimable, sympathique et bon, d'un travailleur tenace et persévérant, d'un religieux convaincu et fidèle, d'un serviteur discret et efficace de son institut et de ses frères. (Op. cit., p.357)

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(1) Cf. Annuaires des Frères du Sacré^Coeur No 82 - p. 356

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