samedi 11 décembre 2010

vendredi 10 décembre 2010

Étude sur l'enseignement religieux au secondaire en 1968

La création du ministère de l'éducation en 1964 préservait les droits de l'Église à l'enseignement catholique dans les écoles publiques. Cependant cet enseignemnt surtout au niveau secondaire faisait face à de nombreuses difficultés. Les professeurs étaient peu préparés et peu formés à dispenser un enseignement religieux selon les nouvelles perspectives proposées par le concile Vatican II. L'organisation scolaire des polyvalentes rendait difficile la présence et le rôle de l'Église à l'intérieur de l'école. Le droit à l'exemption de l'enseignement religieux catholique posait aussi des difficultés d'organisation. Les mentalités ayant évolué sous la mouvance de la Révolution tranquille, on n'accordait plus au sein de la population québécoise la même importance à l'enseignement religieux dans les programmes de formation académique définis par le ministère....

Afin de mieux cerner les conditions de cet enseignement dans les écoles du secondaire et d'ajuster en conséquence l'action pastorale, la Commission de l'enseignement religieux du diocèse de St-Jérôme entreprit une étude de l'enseignement de la foi dans le milieu scolaire au nieau secondaire.

Le 20 novembre 1968, l'Écho du Nord publiait un compte-rendu des résultats de cette étude. Jean-Paul Binet alors membre de l'Office catéchétique de St-Jérôme a conservé une copie de ce compte rendu. Nous vous le présentons ici. F. J.

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(deux clics sur les coupures du journal vous permet de lire plus facilement.)

L'Office catéchétique du diocèse de St-Jérôme - 1963-1969


Ensemble nous formions équipe, soeur Pauline Beaudin, Jean Paul Binet, Florian Jutras S. C., Marc Rompré, o. p. et Jacques Fortier en qui Mgr Frenette, notre évêque, fondait beaucoup d’espérance pour l’Église de Saint-Jérôme.

Nous pouvons affirmer que ces cinq années de travail et de témoignage de foi ont été vécues au sein d’une équipe où les talents se conjuguaient et se complétaient.

À plusieurs reprises, avec les diocèses environnants, nous avons partagé nos méthodes et initiatives, Mont-Laurier, Amos, Joliette et Montréal.
 
À St-Jérôme, l’équipe que nous formions était préoccupée de visiter et d’animer le travail catéchétique dans les paroisses et dans les écoles secondaires du diocèse.

Comme la Faculté des Sciences Religieuses de l’Université de Montréal était débordée par les inscriptions aux cours d’été en catéchèse, avec nos possibilités et nos moyens, il faut bien le dire, nous avons organisé pendant trois ans des sessions d’été au Séminaire de Ste-Thérèse. La Faculté des Arts de l’Université de Montréal acceptait d’octroyer des crédits en vue d’un baccalauréat en Sciences Religieuses. L’équipe de l’office catéchétique, avec la collaboration des abbés Guy Champagne, Claude Leclerc et Gérard Lajeunesse, diplômés de l’Institut catholique de Paris.

Tous ensemble, avec conviction et une certaine compétence professeurs et participants, nous avons partagé la Bonne Nouvelle de l’Évangile inspirés que nous étions des documents du dernier concile Vatican II. Avec une certaine naïveté, il faut bien l’admettre, nous étions convaincus de faire œuvre d’Église et nous croyions apporter à nos frères et sœurs, un élan nouveau de la vie de foi.

L’Église de St-Jérôme, avec Mgr Frenette et le chanoine Maurice Matte, a beaucoup investi dans cet effort de renouveau. Cette semence mise en terre s’est fait jouer un certain tour quand les séquelles de la Révolution tranquille sont venues bouleverser le caractère confessionnel du système scolaire de la Province de Québec.
 
Si nous voulons être réalistes, il faut admettre que nous avons trop souvent dans notre travail limité nos efforts et notre travail aux cadres scolaires. Nous n’avons certes pas suffisamment investi dans la formation des parents et adultes, baignés dans l’ambiance matérialiste qui amène à se demander ce que les valeurs religieuses peuvent bien venir faire dans la vie quotidienne.

En faisant un survol de sa vie, Florian Jutras nous dit en clair qu’avec ses avancés et reculs l’Esprit-Saint a guidé son périple de vie. Ce parcours nous donne une idée très juste de l’Évangile accueilli et vécu au fil des jours et des années.

Merci Florian pour ce survol; il est éclairant et nous permet de déceler la grande espérance qui t’habite.

Jacques Fortier ptre.





Éléments d'histoire de l'Office catéchétique du diocèse de St-Jérôme

Texte présenté par Jean-Paul Binet pour Florian Jutras.

Nous sommes en 1964. Je viens de terminer mon année d'études à l'Institut de catéchèse à l'Université Laval. J'y ai obtenu un bacca-lauréat en catéchèse. Vers la fin de l'année, deux visiteurs du dio-cèse de St-Jérôme, l'abbé Jacques Fortier et soeur Pauline Beaudin viennent interviewer des candidats intéressés au poste d’animation pastorale à l'Office catéchétique fondé il y a un an. J'ai appliqué et ma candidature a été retenue. Ainsi commence une nouvelle étape dans l'évolution de ma carrière en éducation.

En septembre 1964, j'arrive à St-Jérôme. Je suis engagé a demi-temps à l'Office catéchétique et à demi-temps dans une école secondaire pour enseigner la catéchèse en première secondaire avec comme manuel la série « Témoins du Christ ». A noter que le concile Vatican II pointe à l'horizon. La question du renouveau ca-téchétique est à l'ordre de nos rencontres. Il importe de nous lancer dans le travail de refonte des programmes. L'Office provincial de catéchèse ouvre alors un vaste chantier de préparation des programmes d’enseignement religieux et de rédaction des manuels appropriés.

C'est dans ce contexte que je découvre un nouveau collaborateur, Florian Jutras, qui devient lui aussi membre de l'Office de St-Jérôme. Durant l'année 1964-65, nous amorçons un plan de travail. Moi je vais travailler au niveau du premier cycle et Florian au niveau du deuxième cycle du secondaire. En lien avec l'Office provincial nous produisons une première ébauche de nouveaux matériels didactiques. Une équipe de penseurs et de rédacteurs est formée.

Florian et moi travaillons ensemble sur cette première édition qui a pour titre « regard neuf sur un monde nouveau ». Pendant l'année scolaire 1965-66, je vais expérimenter ce nouveau matériel en première secondaire. D'autres professeurs des d'autres commissions scolaires font l'expérimentation de ce programme. En tenant compte des commentaires recueillis, nous avons préparé une nouvelle édition pour finalement en arriver à une nouvelle publication officielle. On peut dire que cette édition a fait le tour du pays.

À l’été 1966, le directeur de la production, Alfred Veilleux, devait aller présenter le matériel dans 1'Ouest canadien. Pour des raisons de santé, il a dû se désister à la dernière minute. Je l'ai remplacé à pied levé. C'est là que j'ai pris un nouveau souffle pour poursuivre dans ce domaine. Ce fut une expérience très enrichissante pour moi. J’en suis revenu avec un enthousiasme très fort qui m'a amené à travailler à la rédaction du manuel de la deuxième se-condaire: « Regard neuf sur la vie».

J'ai beaucoup travaillé avec Florian pour réaliser cette production; d'abord une édition expérimentale, puis, compte tenu des com-mentaires recueillis, nous avons réalisé la production officielle. En 1967, Florian et moi on se retrouve dans l'Ouest canadien à Edmonton, pour donner des sessions d'information sur les nouveaux programmes. Quant à moi, j'ai même présenté le matériel à des professeurs de l'Abitibi, et aussi à l'Ile du Prince-Edouard. Par la suite Florian s'est consacré a la production du matériel pour la troisième secondaire: « Sens au Voyage » et aussi pour la quatrième secondaire: « La force de rencontres ».

Tout au long de ces huit années, l'Office catéchétique du diocèse de St-Jérôme a bourdonné de travail et de création. À chaque semaine nous avions la rencontre de l'équipe composée de Jac-ques Fortier, soeur Pauline, Florian et Moi. II s'est créé entre nous des véritables liens de fraternité et de complicité. Il faut dire que le vent du Concile Vatican II nous a poussés vers des sommets et des défis qui nous tenaient à coeur. Nous avions vraiment l'impression de participer à la création d'un monde nouveau.

Nous avons confectionné par la suite divers matériels didactiques en lien avec les nouveaux programmes. Du matériel audio-visuel, des fiches d'activités, des fiches d’évaluation sont apparues gra-duellement. Mais le plus important de notre travail consistait à rencontrer le personnel enseignant pour leur offrir des sessions durant les journées pédagogiques et même durant l’été comme ce fut le cas au Séminaire Ste-Thérèse où plus de deux cent personnes ont été regroupées durant les années 1966 à 1968.

Au niveau du primaire, l'abbé Fortier et surtout sœur Pauline ont développé un travail extraordinaire. S'il y avait une personne bien connue à travers tout le diocèse, c'était bien sœur Pauline. Sa géné-rosité, son enthousiasme, sa personnalité communicative, bref, sa compétence ont rejoint un nombre incalculable d'enseignants et d'enseignantes.

Tous les directeurs d'école, tous les prêtres de paroisse connaissaient bien sœur Pauline. C'était l’époque d'un monde nouveau soulevé par de grandes espérances. Bref pour la catéchèse dans les écoles, c'était le début de l’âge d'or de la catéchèse qui allait durer une trentaine d'années. On n'aurait pas pu s'imaginer à l’époque qu'un bon jour, comme ce fut le cas en 2008, un décret annoncerait la fin de la catéchèse en milieu scolaire. Les choses ont changé, le contexte n'est plus le même, mais d'une autre manière, la catéchèse continue d'exister. C'est maintenant en lien avec la communauté chrétienne, en lien avec la paroisse que la catéchèse est offerte librement aux parents et aux enfants. Il y a moins d'enfants qui entendent parler de la Parole de Dieu, mais on peut noter que le nombre d'adhérents progresse d'une année à l'autre.

Mais revenons à l'époque de l'office catéchétique du diocèse de St-Jérôme.

L'élément clé de cette époque de grandes motivations et d’importantes réalisations est l'événement du Concile Vatican II. Ce fut vraiment un événement de Pentecôte. Tout a bougé au-tour des divers paliers du renouveau: renouveau écologique, théologique, biblique, liturgique, ecclésial et finalement catéchétique.

Nous avons été emportés par ce souffle de Pentecôte. Quand le vent de l'enthousiasme souffle, il se passe des choses extraordinaires. Je suis bien content d'avoir vécu ce temps de changements. En somme, l'histoire de ma vie personnelle peut se diviser en deux parties: avant le Concile Vatican II et après le Concile Vatican II. Il s'agit de deux mondes; deux façons de dire, d’exprimer et de vivre sa foi. On pourrait écrire beaucoup sur ce sujet.

Je pense important de signaler des faits marquants qui se sont passé dans le diocèse de St-Jérôme au début, au milieu et vers la fin de la vie de l'Office catéchétique. D'abord c'est l'évêque fondateur du diocèse, Mgr Frenette, qui a fondé l'Office catéchétique en 1963. Sous son règne, l'événement clé fut la Grande Mission qui a duré plusieurs années. Avant le Concile, il y avait déjà dans le diocèse un grand vent de remise en question et de recherche.

Puis, arrive le temps de Mgr Hubert, un homme déterminé, efficace et entreprenant. Sous son règne l'événement clé fut la Commission Dumont qui a aussi duré plusieurs années. Je me souviens très bien du fameux Rapport Dumont qui était considéré comme point de repère pour mettre en œuvre ou évaluer des projets de pastorale. Mgr Hubert suivait de très près les activités de l'office catéchétique.

Puis arrive vers 1978 Mgr Valois, l'homme aux idées larges, bien dynamique, qui a le courage d'amorcer de grands changements. Évidemment au temps de Mgr Valois, l'office catéchétique n'existe plus, mais l'office de l'Éducation regroupant les divers conseillers en éducation chrétienne du diocèse, prend la place et va poursuivre sa mission jusque vers les années 2000. Mgr Valois aura le courage d'intégrer et de nommer à diverses fonctions pastorales plusieurs laïcs, des hommes, des femmes et d'aborder l'épineuse question des ministères. Pendant toutes ces années le diocèse de St-Jérôme a joué un rôle de premier plan et fut considéré comme un lieu exceptionnel de créativité et de mise en place de nouvelles structures dans le domaine ecclésial.

Après ces huit années à l'Office, je retourne à temps plein comme enseignant dans la commission scolaire Blainville/Deux-Montagnes. Quelques années plus tard, soit en 1973, je deviens conseiller en éducation chrétienne jusqu'en 1996, l'année ou j'ai pris ma retraite. Me rappeler la vie de l'Office catéchétique du diocèse de St-Jérôme, c'est me rappeler un très beau temps de ma vie.

Jean-Paul Binet, décembre 2010


samedi 4 décembre 2010

Reportage sur les Compagnons de la Vie 1965-67

S'unir pour bâtir
Un brin d'histoire
LE CARNET DU COMPAGNON



QUELQUES ACTIVITÉS
Initiation de nouveaux membres 
 L'échelle des animateurs
 La fête des médailles
Pourquoi on devient compagnon




Air et plein air

Savoir faire sauter les crêpes

Éloquents témoignages




Les derniers compagnons



vendredi 26 novembre 2010

Lettre au supérieur général - 8 oct 1966

En 1966 nous étions au Québec en pleine Révolution tranquille et au ceur des mises à jour proposées par le Concile Vatican II. Suite à la fin du mandat du frère Gérald comme provincial de la province communautaire de Montréal, le conseil général avait éliminé les membres de l'ancien conseil provincial les plus engagés dans le renouvellement de la vie religieuse et les avait remplacés, sans consultation, par des frères qui avaient démontré une attitude plutôt conservatrice vis-à-vis des changements à venir.  Ces nominations créèrent un malaise au sein de notre communauté. Je crus important de le porter à l'attention du supérieur général et de son conseil. Tel est l'objet de la lettre du 8 octobre 1966.

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N.B. Un clic ou deux sur une page ou l'autre de la lettre vous permet de l'agrandir



 





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vendredi 19 novembre 2010

Évolution des effectifs chez les Frères du Sacré-Coeur canadiens 1957-1970

(Selon les statistiques publiées dans l'Annuaire de l'Institut et compilées par Jean-Claude)