«JESUS MAGISTER»…
UNE ÉTAPE PLEINE DE RESSOURCES
POUR LES DÉFIS À VENIR
UNE ÉTAPE PLEINE DE RESSOURCES
POUR LES DÉFIS À VENIR
Dans un de nos moments d’échange, j’avais évoqué pour l’ami Florian la possibilité d’aborder une table ronde entre anciens de «Jesus Magister» avec la question toute simple : ««Que t’a donné «Jesus Magister»? En fin renard, celui-ci m’a refilé la question en me disant : «Et toi, que répondrais-tu?»
Voilà, j’étais pris!
Des «provisions pour la route de la vie», c’est en gros ce que m’a donné «Jesus-Magister». Pas pour toute la route bien sûr, – il y a eu de bonnes opérations débroussaillage –, mais pour des étapes importantes «Jesus Magister» s’est révélé un point de repère pour réajuster et réorienter. Vivre c’est changer!
J’avais 28 ans lorsque l’expérience «Jesus Magister» m’est tombé dessus. En tant que religieux et en tant qu’éducateur, j’étais extrêmement motivé. Je voulais tous les atouts de mon côté; naïvement, je me disais : «Si tu veux donner [en tant qu’éducateur], il faut que tu aies quelque chose à donner.» J’ai fait des choix dans ce qui m’était offert, j’ai tassé des choses et j’en ai accueillies.
De fait, intellectuellement j’étais en état d’accueil; je voulais approfondir, «ruminer», ajouterait Florian, des questions bien précises à ce moment-là de ma vie : en particulier, dans les dimensions communications et langage, pensée ou philosophie, histoire, culture, société. Et le milieu romain dans lequel nous étions plongés nous en offrait la possibilité.
Personnellement, j’ai trouvé très juste le commentaire que le correcteur de mon mémoire (le Père F. Giardini, O.P.) a fait après l’examen de cet écrit tous azimuts présenté pour l’obtention de ma licence : «Notevole é il gusto dell’autore per i vasti panorami teologici.» «Remarquable est le goût de l’auteur pour les vastes panoramas théologiques.], En effet, mon esprit est ainsi fait que j’évolue plus aisément dans les synthèses que dans les analyses rigoureuses – j’allais dire pointilleuses.
Donc, quand un cours au programme, comme la dogmatique, consistait à partir du De creatione, de religione, de revelatione, de Deo uno, etc., pour aboutir au De novissimis, cela ne me rebutait en rien. Aucun problème non plus à galoper dans plusieurs livres de la Bible et dans l’histoire de l’Église.
J’ai beaucoup aimé les cours du professeur Angeli sur la philosophie du droit qui nous introduisaient au Code de droit canonique en général et au droit des religieux en particulier. Furent grandement appréciées aussi les cours de Mgr Pietro Pavan en sociologie. J’ai considéré ces cours comme des «déclencheurs» d’une réflexion qui s’est longtemps poursuivie.
Autres précisions concernant les cours à la «Pontificia Universitas Lateranensis». Trois ans avant de m’inscrire à l’institut Jesus Magister, en 1955, j’avais commencé une maîtrise en littérature latine à l’Université d’Ottawa. Séjourner à Rome même, suivre des cours en latin comme ce fut le cas la première année, s’attaquer à des textes de base en latin, c’était pour moi une aubaine. Quelle chance extraordinaire! Ensuite, parmi les trois disciplines qui devaient être officiellement reconnues sur mon diplôme d’enseignant du secondaire de l’Ontario, il y avait l’histoire. J’étais décidément très favorisé.
Si, comme je viens de le mentionner, mes études futures ont bénéficié de mon passage à «Jesus Magister», qu’en est-il de ma carrière?
Évidemment, d’autres chemins auraient été possibles, d’autres que la via romana. Mais il faut m’en tenir à ce que j’ai vécu comme réalité, et c’est à partir de là que j’ai fonctionné; je n’en ai aucun regret.
Le destin a fait que j’ai eu au cours des années 1960 et 1970 de forts engagements dans le renouveau de la vie religieuse (sur la lancée de Vatican II) au plan de ma propre communauté; j’ai œuvré dans des comités, des commissions, des rassemblements, des chapitres. Et au cours des années 1980 et 1990, je me suis vu d’abord confier la responsabilité de coordonnateur provincial de l’éducation chrétienne (secteur français) pour l’Assemblée des évêques de l’Ontario et, par la suite, la responsabilité de coordonnateur national de l’éducation chrétienne (secteur français) pour la Conférence des Évêques Catholiques du Canada. Cela n’aurait pas été possible dans mon cas, je pense, si je n’avais pas reçu la chiquenaude, la préparation donnée par «Jesus Magister». J’ajoute que cela m’a permis aussi d’être chargé de cours en sciences religieuses durant six ans dans le cadre du programme d’extension de l’Université Laurentienne.
Enfin, la vie de groupe, la vie communautaire qui, durant trois ans, a été la nôtre à la pension Via de Mascherone, a été très stimulante et marquante. Les liens, l’amitié, qui ont traversé les ans, en sont le signe. Les personnes qui ont composé ce groupe ont créé grâce à leur forte personnalité, leurs talents, leur dynamisme, un milieu d’inspiration et de formation qui a alimenté notre désir de connaître, éveillé notre intérêt et même aidé à combler les lacunes découvertes à l’Université, entre autres.
En conclusion, je dirais que l’expérience «Jesus Magister» a contribué, à sa manière, en son temps, au raffinement de cette herméneutique qu’éternellement j’essaie de pratiquer pour que ma quête de sens trouve un certain apaisement.
Jean-Claude Éthier, S.C.
Voilà, j’étais pris!
Des «provisions pour la route de la vie», c’est en gros ce que m’a donné «Jesus-Magister». Pas pour toute la route bien sûr, – il y a eu de bonnes opérations débroussaillage –, mais pour des étapes importantes «Jesus Magister» s’est révélé un point de repère pour réajuster et réorienter. Vivre c’est changer!
J’avais 28 ans lorsque l’expérience «Jesus Magister» m’est tombé dessus. En tant que religieux et en tant qu’éducateur, j’étais extrêmement motivé. Je voulais tous les atouts de mon côté; naïvement, je me disais : «Si tu veux donner [en tant qu’éducateur], il faut que tu aies quelque chose à donner.» J’ai fait des choix dans ce qui m’était offert, j’ai tassé des choses et j’en ai accueillies.
De fait, intellectuellement j’étais en état d’accueil; je voulais approfondir, «ruminer», ajouterait Florian, des questions bien précises à ce moment-là de ma vie : en particulier, dans les dimensions communications et langage, pensée ou philosophie, histoire, culture, société. Et le milieu romain dans lequel nous étions plongés nous en offrait la possibilité.
Personnellement, j’ai trouvé très juste le commentaire que le correcteur de mon mémoire (le Père F. Giardini, O.P.) a fait après l’examen de cet écrit tous azimuts présenté pour l’obtention de ma licence : «Notevole é il gusto dell’autore per i vasti panorami teologici.» «Remarquable est le goût de l’auteur pour les vastes panoramas théologiques.], En effet, mon esprit est ainsi fait que j’évolue plus aisément dans les synthèses que dans les analyses rigoureuses – j’allais dire pointilleuses.
Donc, quand un cours au programme, comme la dogmatique, consistait à partir du De creatione, de religione, de revelatione, de Deo uno, etc., pour aboutir au De novissimis, cela ne me rebutait en rien. Aucun problème non plus à galoper dans plusieurs livres de la Bible et dans l’histoire de l’Église.
J’ai beaucoup aimé les cours du professeur Angeli sur la philosophie du droit qui nous introduisaient au Code de droit canonique en général et au droit des religieux en particulier. Furent grandement appréciées aussi les cours de Mgr Pietro Pavan en sociologie. J’ai considéré ces cours comme des «déclencheurs» d’une réflexion qui s’est longtemps poursuivie.
Autres précisions concernant les cours à la «Pontificia Universitas Lateranensis». Trois ans avant de m’inscrire à l’institut Jesus Magister, en 1955, j’avais commencé une maîtrise en littérature latine à l’Université d’Ottawa. Séjourner à Rome même, suivre des cours en latin comme ce fut le cas la première année, s’attaquer à des textes de base en latin, c’était pour moi une aubaine. Quelle chance extraordinaire! Ensuite, parmi les trois disciplines qui devaient être officiellement reconnues sur mon diplôme d’enseignant du secondaire de l’Ontario, il y avait l’histoire. J’étais décidément très favorisé.
Si, comme je viens de le mentionner, mes études futures ont bénéficié de mon passage à «Jesus Magister», qu’en est-il de ma carrière?
Évidemment, d’autres chemins auraient été possibles, d’autres que la via romana. Mais il faut m’en tenir à ce que j’ai vécu comme réalité, et c’est à partir de là que j’ai fonctionné; je n’en ai aucun regret.
Le destin a fait que j’ai eu au cours des années 1960 et 1970 de forts engagements dans le renouveau de la vie religieuse (sur la lancée de Vatican II) au plan de ma propre communauté; j’ai œuvré dans des comités, des commissions, des rassemblements, des chapitres. Et au cours des années 1980 et 1990, je me suis vu d’abord confier la responsabilité de coordonnateur provincial de l’éducation chrétienne (secteur français) pour l’Assemblée des évêques de l’Ontario et, par la suite, la responsabilité de coordonnateur national de l’éducation chrétienne (secteur français) pour la Conférence des Évêques Catholiques du Canada. Cela n’aurait pas été possible dans mon cas, je pense, si je n’avais pas reçu la chiquenaude, la préparation donnée par «Jesus Magister». J’ajoute que cela m’a permis aussi d’être chargé de cours en sciences religieuses durant six ans dans le cadre du programme d’extension de l’Université Laurentienne.
Enfin, la vie de groupe, la vie communautaire qui, durant trois ans, a été la nôtre à la pension Via de Mascherone, a été très stimulante et marquante. Les liens, l’amitié, qui ont traversé les ans, en sont le signe. Les personnes qui ont composé ce groupe ont créé grâce à leur forte personnalité, leurs talents, leur dynamisme, un milieu d’inspiration et de formation qui a alimenté notre désir de connaître, éveillé notre intérêt et même aidé à combler les lacunes découvertes à l’Université, entre autres.
En conclusion, je dirais que l’expérience «Jesus Magister» a contribué, à sa manière, en son temps, au raffinement de cette herméneutique qu’éternellement j’essaie de pratiquer pour que ma quête de sens trouve un certain apaisement.
Jean-Claude Éthier, S.C.
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