jeudi 19 août 2010

EVANGILE APOCRYPHE DE JESUS MAGISTER


P R O L O G U E
Puisque beaucoup de mystères planent sur JESUS MAGISTER,
j'ai osé, mes chers Théophiles, futurs provinciaux,
moi, qui fus depuis le début témoin de toutes choses,
de vous raconter tout
afin que vous vous rendiez bien compte de la valeur de l'institution
et que vous la nourrissiez, le temps venu, de solides unités.

NAISSANCE

Aux jours de sa Sainteté le Pape Pie XII, d'heureuse mé­moire, une circulaire du Révérend Frère, aux ailes déployées comme un Saint Esprit, avait, on s'en souvient, couvert de son ombre toutes les provinces de l'Institut pour y faire s’incarner ce Jésus ardemment attendu par plusieurs Siméons de l’école moderne. La Nativité eut lieu à la Maison Généralice (musique : « Il est né le divin Enfant »), en présence du Révérend Frère récemment réélu (musique : « Il a gagné ses épaulettes ») à la suite du dernier recensement qui avait amené à Rome des frères de toute la terre. Le nouveau-né fut ainsi présenté par le Révérend Frère aux nombreux bergers (musique : (« Ça, bergers, assemblons-nous ») réunis à la Casa pour admirer le prodige.


FRÈRE LOUIS-RÉGIS
, directeur. (34 ans) - (musique : simple accord)
Maitre des scolastiques à l'Ancienne-Lorette. Sous la direction de ce sujet modèle, si gracieusement cédé par la Province de Québec, la frêle tige de Jessé allait grandir dans la ligne de l'Institut. Il avait déjà fait son grand-noviciat.... !

FRÈRE INOCENCIO, sous-directeur. (42 ans) - (musique : « Toréador »)
Licencié en histoire, déjà compétent en ascétisme, une année allait suffire à ce confrère pour opérer l'heureuse transformation d'eau en vin. Reconnaissance chaleureuse à la province d'Espagne pour cette heureuse contribution qui lubrifia d'une joie authentique les rouages neufs du jeune organisme. Nous espérons qu'elle répétera avant longtemps son geste généreux et grandement apprécié.

FRÈRE LOUIS-OMER, conseilller. - (36 ans)
Licencié en Littérature de l'Université Laval, célèbre professeur de rhétorique au Scolasticat d’Arthabaska. Il offre au bienfaisant ascétisme des traits déjà disciplinés par la patiente pratique d'un yoga oriental (musique : un air chinois), un esprit qui a déjà soutenu les flammes purificatrices de la poésie grecque.

FRÈRE MARCEL. (34 ans) - (musique: ("Old Black Joe")
Déjà bachelier en Sciences Religieuses, maître des juvénistes à Metuchen, il sera le protégé du cher frère Assistant Alexis. Il témoigne par son imperturbable sourire des charmes de cette prospère province américaine (musique : « Old Black Joe »).

FRÈRE FLORIAN. (29 ans) - (musique : accords lourds).
Bachelier en Philosophie de l'Université Laval, professeur au Juvénat à Saint-Théodore. Légitime effort tout de même d'une province terriblement à court de personnel.

FRÈRE RAYMOND. - (29 ans) (musique: Neuvième de Beethoven)
Diplômé de l'École Normale de l'Université d'Ottawa, accrédité en latin de la même université, professeur au Noviciat-Scolasticat d'Embrun. Antagoniste du frère Florian, il l'étonnera, et avec lui toute la communauté, par les ressources infinies et les énergies insoupçonnées que cache sa chétive nature.

FRÈRE MAXIMIEN. -(27 ans) (musique : multiples arpèges et incessantes gammes ; le pianiste ne veut pas faire parler de lui).

Diplômé en Sciences religieuses de l'Université Laval, musicien accompli, à la fois professeur au Noviciat et recruteur de la province de Sherbrooke. Les rires saccadés qui s'étendent parfois sur des gammes inconnues des conservatoires et les ondulations harmonieuses qui naissent sous ses doigts gambadant allègrement sur le clavier témoignent de la béatitude intérieure du rondelet religieux.

FRÈRE JEAN-PIERRE. - 23 ans - (musique : « Doo-Wack-a-Doo »)

Professeur au Postulat à Saint-Anicet. Après un B.A. brillamment enlevé, sa pénétrante intelligence lui offrait bien des voies. Ses supérieurs lui ouvrirent celle de la théologie.

E X I L
Dans la salle même du Conseil Général, le Révérend Frère prophétisa à l'Enfant un sublime "Benedictus". En des termes qu'il n'est pas permis à l'homme de répéter, il ancra en chacun, assez facilement d'ailleurs, la conviction qu'il comptait parmi les plus dignes sujets de sa province et lui prédit les lumineuses destinées qu'on lui filait là-haut. Puis, commis aux soins de saint Joseph, en l'occurrence le cher frère Économe, le Bambino fut vite emballé et déposé (musique : « Tu n'as point d'asile parmi les ingrats ») le jour même dans une maison religieuse de pères italiens en plein cœur de Rome. Contrairement à ce qui s’était passé du temps du premier Jésus, cette fois, il troquait l'hôtellerie pour la crèche.

L'Enfant-Maître s'éduqua rapidement à l'école des événements et de la tradition. Ainsi apprit-il :

QUE le seul mot qui traduise dessert en italien est "frutta". L'éternelle pomme du midi et la sempiternelle et unique orange du soir devaient le lui rappeler quotidiennement ;
QUE le chapeau melon fait ici partie intégrante du costume ecclésiastique ;
QU’une douche est un instrument à salir les planchers ;
QUE seul le premier décembre met le feu aux fournaises ;
QU’à l'Istituto, le Seigneur se plait aux louanges d'arrière-garde.
QUE les mets italiens prennent toute leur saveur lorsque servis froids ;
QUE et QUE et QUE .et que et que..., toutes choses nouvelles pour lui et qu'il assimila avec une facilité étonnante.

Le Magister-Enfant, né pour un grand destin devait connaître toute une série de fulgurantes premières:

17 octobre - Première réception à la Casa Generalizia. Première d'une longue série de visites au Temple qui réchauffèrent toujours le coeur et l'estomac du fervent Jésus. Les grands-novices étaient alors formidables au ballon-volant, mais comme les vendeurs du Temple, l'humble Jésus n’eut aucune difficulté à les terrasser.

20 octobre - Première journée de classe. Pour la circonstance, on accorde aux Jésus les honneurs du triomphe. Glorieux comme des Césars debout sur des chars romains (il ne s'agit pas de convertibles mais de vulgaires camions car les autobus sont en grève), Jésus connaît une célébrité non recherchée. L'imposant cortège suit la voie des Forums impériaux, contourne le Colisée et est solennellement accueilli dans l’Aula Parva du Latran par un Cicéron qui leur dit dans sa savante langue: AVE FRATRES ! Que c'est beau l'instruction...

10 novembre - Première célébration du premier mois d'existence. Le frère directeur achète deux paysages entre lesquels on trouve quelques chocolats. Ces tableaux imprimés germeront un an plus tard en une galerie magnifique d'œuvres authentiques. Mais n'anticipons pas...

23 novembre - Première visite du Révérend Frère, du Frère Procureur et du frère Charles-Yvon. Le Jésus, bien qu'un peu lutin, édifie grandement le Supérieur.
La communauté Jesus Magister se développe à merveille. Les bases d'une sérieuse bibliothèque sont posées. Les étudiants sucent tous les matins un volumineux biberon de quatre heures de théologie ou de philosophie et le digèrent l’après-midi... Mais si brillantes que fussent les intelligences, si compétents les Magistri, si volumineuses les piles de notes amassées, si épais les livres consultés, si incompréhensibles leurs discussions amorcées, si parfaite enfin l’organisation, il manquait à la renommée de cette école, ce dont aucune faculté de théologie ne peut absolument pas se passer : des HÉRÉSIES. Elles ne mirent pas long à venir.

La première à être dénoncée au grand jour fut baptisée le FLORIANISME.

Par charité, nous tairons le nom de son auteur. Ce génial confrère (sens péjoratif) svelte et fluet (sens négatif) voulut se glisser entre le péremptoire thomisme de l'école anglaise, beaucoup plus catégoriquement thomiste que saint Thomas lui-même, et l'informe molinisme, sournoisement favorisé par l'école française, qui se colletaient sur l'important problème de la prédestination. Résultat : il fut battu par l'un, assommé par l'autre, écrasé par les deux et solennellement brulé sur la place publique du Latran. Ses restes furent servis comme antipasto aux conversations à l'Istituto avant, m’a-t-on dit, qu'ils essaient de s'implanter en Angleterre. Aujourd'hui, le florianisme est plus que décadent, mais il aura poli pour un instant la couronne des défenseurs de la vérité.

LE NABISME devait suivre de près. Il naquit on se sait trop comment. Un autre confrère, par charité nous tairons son nom, s'était, grâce à sa puissance de concentration intellectuelle, mérité le nom de "nabi", fils de pro­phète. Ses avancés les plus osés furent ondoyés du nom de nabisme. Plus difficile à combattre parce qu'imprécise, l'hérésie connut une certaine vogue, peu d'adeptes, suffisamment toutefois pour se ramifier en néo-nabisme. Aujourd'hui, le cubisme et son reflet, le néo-nabisme, sommeillent plus ou moins, mais le frère Raymond sursaute encore quand on rappelle leur mémoire.

LE WACKADISME.(1) - Cette fois, l'erreur se situe dans le domaine des arts, l'art musical principalement. Comme je n'ai pas carte de compétence, m'a-t-on dit, dans le monde des formes, je vous prie de juger par vous-mêmes l’erreur. Ce mal qui répand sur tous les arts la terreur, ne vous trompez pas, n'est pas que de jugement artistique, il est de principe. Voici son critère d'appréciation: "Vous me dites que ce morceau-là n'est pas beau? Êtes-vous capable d'en faire autant?" J'espère que le raisonneur à qui on attribue cette célèbre phrase "C'est classique, cependant, c'est beau", que le raisonneur, dis-je, pris dans son propre piège se rendra et que le frère Jean-Pierre wackadisme abandonnera.

LE BÉNIGARISME fut bénin ; il dura ce que durent les roses, l'espace d'un matin. Pour les non-initiés, Benigar est un auteur ascétique. Un confrère donc, joufflu, par charité nous tairons son nom, qui voulait probablement maigrir, se mit à chercher avidement Bénigar. "Bénigar criait-il partout », car il l'avait perdu avec sa ligne. Dans sa furie, il voulut fouiller jusque dans les affaires personnelles même des plus ascètes confrères. Les actions et réactions qui suivirent furent appelées bénigaristes. Elles ne firent pas pour autant maigrir le frère "Maximum".

L’ÉLANISME ou théorie de l'élan. Erreur non encore éteinte malheureusement, d'un jeune philosophe qui emprunte ses catégories au néant absurde de Sartre et compagnie. Elle vit le jour dans un plat de pasta asciutta. "Aujourd'hui, j'aime bien la « pasta" dit l’auteur. Évidente, concedo... (vous auriez dû voir comment il l'aimait !). "Or dans mon amour de pasta, je vois deux choses. Primo, un amour objectif de pasta, parce qu'elle est belle, élégante, rose, dorée, appétissante ». Basta! Secundo, un autre amour, indépendant de la chose "en soi" qui forme une entité autonome qui lui vient du non, du non-amour, du non-trop, du néant, du zéro absolu s’élançant dans l'être, et lui conférant une plus-value qui en fait un sommet de perfection". Capito?

Vous voyez les conséquences? Ainsi, pour profiter au maximum du grand-noviciat, selon la théorie de l'élan, il faudrait être tiède pendant les sept ou huit premiers mois. (musique : « Tiens ta lampe allumée »).


- Pour profiter vraiment de l'autobus du Grand-noviciat (musique : « Sleigh Ride »), il faudrait avoir marché dans Rome pendant un an.

- La vie bourgeoise pendant les années d'études serait la condition sine qua non d'un apostolat fécond.

- Ne sera excellent supérieur que celui qui aura fait les quatre cents coups pendant sa jeunesse.

Ô vous, supérieurs vigilants et vous, frères anciens, peut-être trop enclins à pardonner aisément les fautes que l'inexpérience fait commettre, réunis ici en saint concile, anathématisez, je vous en prie, cette doctrine subtile et perverse tout en vous montrant bon pour l'hérétique, car la Province de Granby a encore besoin de lui.

LE LÉGALISME. - Toujours vivant, il connaît plusieurs partisans. Tantôt hérétique, tantôt orthodoxe, il est toujours le bouclier qui couvre une faiblesse. Ainsi, servit-il à la fois à défendre et à contester les droits d'un championnat de cartes, louche d'un côté et envié de l'autre. Dernièrement, il couvrit le fauteur d’une exécution capitale qui fit un accroc à notre galerie artistique.

Quand aux partisans de l’ORTHODOXIE, ils n'offrent aucun intérêt. Ils sont quantité négligeable et se situent d'ailleurs sur la gauche, l'exception. Pour les sauver et les garder malgré eux dans le giron de Jesus Magister, on peut les accuser de l'erreur de n’avoir pas suivi la voie commune, car, ajoute un malin, si on se trompe parfois en agissant, on se trompe toujours en s’assoyant.

Notre jeune communauté risquait de devenir une Babel. Les études apportèrent, il est vrai, une certaine amélioration dans le vocabulaire. Jugez-en: "Il y avait un monde fou et des prêtres sans bon sens" avait rapporté le témoin de la « fumata bianca » à l'élection du Pape. "Il y avait un monde, ah ! un monde innombrable et des soutanes... sans nombre" dira-t-il, se corrigeant le 4 mai devant un groupe de religieuses canadiennes venues à la béatification de Mère d'Youville. C'était déjà un progrès, mais bien qu'on s'efforçât de parler français dans cette galère, à l'anglais et à l'espagnol déjà en usage, à l'italien qui commençait à entrer, s'ajoutait le bâtard canayen voire même le "montréalais". Pour ne pas froisser les oreilles du frère Marcel qui ne souffrait que le parisien, on décida d'améliorer son langage. Le professeur serait le frère Raymond, l'élève, le frère Jean-Pierre.

Le maître était patient et méthodique, l'élève brillant et plein de bonne volonté. On maîtrisa assez facilement les mots père, petit, beurre, difficile, attitude et beaucoup d’autres. Cependant, tous les soirs à la collation, on entendait encore: "Grouillez vot' barlue » . "Remuez votre berlue" reprenait le patient éducateur. Après un mois de constants efforts, l'élève, fort d'une longue pratique et muni de maternelles recommandations, était prêt à être lancé dans le grand public. Le jour de la première, il rencontra un frère canadien, pas de notre communauté, fraîchement arrivé de Montréal. Voyons les résultats.:

F. J-P: "Bonjour cher frère, vous venez de Montréal? Dans quelle partie de la ville avez-vous surtout exercé votre apostolat, au centre ou dans la périphérie?

Le nouvel arrivé: "Cossé qu'voum' rabâtez-là?"

Le néophyte venait tout juste d’arriver à Rome…

ÉVÉNEMENTS SAILLANTS

Voici quelques dates de notre histoire qui demeureront à jamais mémorables.

27 décembre - On nous annonce la visite des grands-novices. Pour les bien recevoir, le frère Directeur achète une bouteille de Vermouth (musique : « On n'a pas tous les jours vingt ans (tant d'vin) ». On apprend, trop tard hélas ! qu'ils ne pourront venir. Peccato !

10 janvier 1959 - Notre jeune frère tombe malade au lit (musique : « Marche funèbre »). Après quelques tentatives infructueuses pour le ramener à la vie, le frère directeur pense au Vermouth économisé suite au désistement des grands-novices. Il administre modérément la miraculeuse médecine et laisse le précieux remède à la disposition du malade (musique : « Prendre un verre de bière mon minou »). Déception. Le vermouth baissait, la fièvre montait, Jean-Pierre se prélassait. Le conseil s'assembla, le Vermouth il enleva, et le jeune se releva.

- Un autre malade, le frère Marcel (musique : « marche funèbre », mais beaucoup plus rapidement). Cette fois-ci, on attend un mieux sensible avant d'appliquer le magique médicament. L'effet est extraordinaire et beaucoup moins coûteux.

3 février - Examens de semestre (musique : « Qu'est-ce que j'ai dans ma p'tite tête ? »). Les six étudiants en Droit Canon obtiennent tous la note 9/10.

7 mai - L’Ascension. C'est le ciel qui vient nous voir, c'est-à-dire le Révérend Frère et sa cour céleste: le cher Frère Vicaire, les chers Frères Assistants Fortunato, Bruno et Gaétan. Le bébé a quelques bobos. Il est examiné attentivement et si bien soigné, sans Vermouth cependant, qu’il jouira quelques mois plus tard, d'une florissante santé.

1er juin.
- Départ du frère Inocencio (musique : « Arrivederci Roma »). C'est avec beaucoup d'émotion qu'on voit ce premier fruit se détacher de l'arbre. Que vaut notre formation? Il ne nous décevra pas. Ici, pour le bien de la postérité, nous garantissons que les expressions "inocentiennes" seront fidèlement transmises de génération en génération, entre autres : "Ne faites pas le ridi. »

20 juin -Fin de la première année scolaire (musique : « Vive les vacances »). Succès mirobolants de tous aux examens qui permettent aux Supérieurs d'espérer que le capital investi pourra certainement être rentabilisé.

24 juin -Les grands-novices partis (musique : « Ce n'est qu'un au revoir ») et les membres de la Curie ne pouvant souffrir de répit dans leur apostolat, nous établissons nos quartiers à la Maison Généralice. Ce qu'on remarque dans les bagages du fanciullo: la célèbre bouteille de Vermouth.

É P I L O G U E

Les vacances diviseront la communauté. Les frères Marcel, Florian et Maximien iront chercher à Paris (musique : « Sous les ponts de Paris ») et à Londres (musique : « Londonderry Air ») un complément de formation linguistique, pendant que la plupart des autres, forcément plus sages, demeureront avec les Supérieurs. Le 15 octobre suivant, c'est un Jésus Adolescent que l'Istituto accueillera. Sans diminuer en rien ses activités théologiques, il réalisera deux oeuvres dignes de mention:

Vernissage, d'une intéressante galerie à la fois artistique et psychologique et Fondation d'un club d'esthétique dénommé "Café Culturel" ou "Cultural Coffee Club" à l'occasion des manifestations tenues en anglais. Une visite guidée de la première oeuvre vous donnera une bonne idée du sérieux de l'autre.

Le monde entier ne suffirait pas, je pense, à contenir les livres qu'on pourrait écrire sur Jesus Magister.

En reconnaissance pour avoir suscité et encouragé l'éclosion de cette Lumière des Nations, nous vous assurons, chers Frères Supérieurs, membres de la Curie, que Jesus Magister, délaissera un jour ses escapades enfantines, et sera bientôt prêt à annoncer la Bonne Nouvelle pour la plus grande gloire du Sacré-Coeur, de l'Église et de l'Institut.

Frère Florian
Note Cet évangile a été lu devant la communauté de la maison généralice le 14 novembre 1959 à l’occasion de la fête patronale du Révérend Frère Josaphat.
(1) "Si, sei completamente sbagliato." (Oui, tu es complètement dans l'erreur) Non, le wackadisme n'a pas vu le jour dans un cubicule jouxtant ton antre dans lequel tu avais entendu chanter "Colpevole" le lendemain d'un certain soir où j'avais assisté à la RAI-TV à la dernière puntata du Festival de San Remo. En effet, le wackadisme est né dans la salle commune où on jouait aux cartes et où frère Ls-Régis se plaisait à dire: "On peut maintenant éteindre les moteurs" lorsque lui et son partenaire (souventes fois, moi) se dirigeaient vers une victoire écrasante sur leurs deux adversaires (souventes fois fr. Inocencio). Tout en jouant aux cartes, on écoutait souvent de la musique sur le petit appareil radio/tourne-disque qui était près de l'évier. Et l'une de mes pièces favorites était 'Doo-wack-a-doo, wack-a-doo, wack-a-doo' jouée par un orchestre populaire américain. Je préférais évidemment écouter "My Fair Lady" (que tu étais allé voir à Londres) et "Oklahoma" ("Poor Jud is dead"), puisque je savais que cela plaisait à tout le monde, mais le samedi matin, alors que je vous coupais les cheveux, je mettais invariablement "Doo-wack-adoo", alors que le frère Raymond, lui, se délectait les oreilles à écouter "Sleigh Ride" interprété par Spike Jones... (!). (Réplique de Lionel Pelchat alias frère Jean-Pierre à Laurent Normandin, alias frère Maximien qui avait de vagues souvenirs de l'origine du "wackadisme". (23-05-2010)

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