vendredi 24 septembre 2010

Des frères en cravate - No 1- Mandat du Cardinal Léger

Le premier signe des profonds changements qui, dans la décade de 1961 à 1971, modifieront substantiellement le Québec engagé dans la "Révolution tranquille", l'Église du Québec sous le souffle de Vatican II et les congrégations religieuses de frères et de soeurs qui y faisaient oeuvre d'éducation et de soins de santé et sociaux, fut le "mandement adressé au clergé séculier et régulier et aux autres religieux du diocèse de Montréal" par le Cardinal Paul-Émile Léger, Archevêque de Montréal, le 27 juin 1961. Ce mandement imposait aux membres du clergé religieux et séculier, pour les sorties en ville, le port de l'habit noir et du col romain et aux religieux laïcs (frères), en dehors de leurs maisons religieuses, il imposait de porter avec l'habit noir, "la chemise blanche et la cravate noire, et non le col romain.

Ce mandement causa un certain remous au sein de notre communauté. Dans ses publications de janvier 1962 jusqu'à juin 1963, La Voix des Frères du Sacré-Coeur publia six articles provenant des différentes régions de l'Institut sur la polémique que le mandat de son Éminence avait déclenchée chez nous quant au caractère laïc de notre vocation. Nous les reproduisons ici à la suite. Voici d'abord le mandat de l'Archevêque de Montréal sur le "costume ecclésiastique"




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La suite No 2 DES FRÈRES EN CRAVATE par Frère Florian

mercredi 22 septembre 2010

No 2- DES FRÈRES EN CRAVATE par Frère Florian S. C. Janvier 1962


Le mandat de l'Archevêque de Montréal et surtout, le port de la cravate qu'il imposait aux frères dans son archidiocèse, créa au sein de la communauté du Mont-Sacré-Coeur, à laquelle j'appartenais depuis la fin du mois d'août 1961, un grand malaise et beaucoup d'incompréhension. Dans l'article que je publiai dans "La Voix" du mois de janvier 1962, je tâchais de montrer que le caractère laïc de notre vocation, rendu plus manifeste par le port de la cravate, permettait d'affirmer et de mettre en valeur notre véritable rôle dans l'Église.

La théologie n'apporte pas de grands soulagements aux mots de l'âme et de la conscience de soi. Au lieu de mettre du baume sur les plaies, mon article en aviva la douleur et augmenta la confusion créée par le mandement de Mgr Léger. Discutable à bien des égards, ce texte révèle cependant la profondeur des malaises que les changements à venir créeront au sein des communautés et aussi une certaine ambiguïté dans l'identité et la mission des frères dans l'Église et au Québec. Il déclencha dans la chapelle des férus de théologie une polémique qui dura plus d'un an. Les turbulences devenant plus prononcées on oubliera vite ces malaises et surtout les palabres qui s'efforçaient d'y remédier. Comment cet écrit et ceux qu'il provoquera résonnent-t-ils à nos oreilles, aujourd’hui? Il faut le lire pour les entendre! Le voici.

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La suite: Une première réplique est venue du Frère Albini (Rimouski) alors étudiant à Jesus Magister. Elle avit pour titre: "FONCTION LAÏQUE...VIE RELIGIEUSE" .. .à suivre.

samedi 18 septembre 2010

No 3- FONCTION LAIQUE - VIE RELIGIEUSE par Frère Albini S. C. (Rimouski)

J'avais d'abord connu le frère Albini trois étés de suite alors que nous étions étudiants en philosophie à l'Université Laval. (Le frère Pierre-Jérôme, Mariste, (Frère Untel) faisait aussi partie de ce groupe d'étudiants.) Puis, on a vécu ensemble à Via del Mascherone en 1960-61. Il entreprenait sa première année à Jesus Magister alors que j'en étais à ma troisième et dernière et année.

Ardent comme le buisson qui éprouva Moïse à l'Horeb, bien engagé dans la poursuite et la défense de la Vérité, nous eûmes ensemble des discussions fort animées. On se retrouvait souvent de chaque côté de la clôture. Ce qui ne nous empêchait pas d'être de grands amis.

Il publia dans La Voix de mai 1962 une réplique musclée à mon article. Je n'en fus pas surpris, j'en fus même honoré. Avec la fougue et la rigueur que je lui connaissais, il se porta à la défense des religieux qui avaient senti leur vie religieuse dévalorisée par mon article et apporta d'utiles précisions sur la place et le rôle qu'elle occupait dans l'Église.

Suivit, dans le même sens, une réponse intitulée LES FRÈRES, LES LAÏCS ET LA CRAVATE signée par le frère Conrad S. C. de la province d'Ottawa, cantonné aux Philipines. Je ne le connaissais pas.

Ce focus, braqué sur la vie religieuse me força à préciser les rôles réciproques des clercs et des laïcs dans la mission apostolique de l'Église et à montrer comment la mission laïque loin de détruire le religieux en nous, l'accomplissait. C'est ce que je fis dans un article de onze pages, très documenté, qui parut dans La Voix de juin 1962.

Voyons d'abord " FONCTION LAIQUE .. VIE RELIGIEUSE" par Frère Albini S. C. (Rimouski).


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À suivre: No 4- LES FRÈRES, LES LAÏCS, ET LA CRAVATE par frère Conrad, S. S. (Philippines).

jeudi 16 septembre 2010

mardi 14 septembre 2010

No 5- AJUSTONS NOTRE CRAVATE par Frère Florian S. C.














A suivre: Col romain ou cravate par Frère Denis S. C. Nlle-Angleterre

dimanche 12 septembre 2010

No 6- COL ROMAIN OU CRAVATE par Frère Denis S. C. Nlle-Angleterre La Voix Nov. 62

Le Frère Denis était un correspondant assidu à La Voix . En un article très court, à sa manière, il ramena le débat sur la cravate à une question d'obéissance
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À suive: Article signé Frère Louis-Régis S. C. intitulé ACTUALITÉ DU "CONTRA RETRAHENTES" .

vendredi 10 septembre 2010

7- ACTUALITÉ DU "CONTRA RETRAHENTES" par Frère Louis-Régis S. C. Québec

Un an plus tard, en juin 1963, les flammèches de ce débat étant retombées, Frère Louis-Régis, qui fut notre directeur à Jesus Magister et qui poursuivait ses études à la Grégorienne, avait lu et étudié saint Thomas. Il avait porté une attention particulière à ses écrits sur la vie religieuse. Son article ne fait mention d'aucune cravate et ne fait référence à aucune des publications précédentes sur le sujet. Son titre seul ACTUALITÉ DU "CONTRA RETRAHENTES" nous donne à penser qu'il était bien au fait de cette polémique déclenchée par le mandat du Cardinal Léger et qu'il avait écrit son analyse en vue d'apporter sur le sujet les lumières du grand maître de la théologie du 13e siècle. Les objections que les "retrahentes" faisaient à la vie religieuse s'appliquent-elles à notre époque? Saint Thomas peut-il éclairer les voies de l'Église dans son cheminement vers la Modernité ? À vous d'en juger.

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lundi 6 septembre 2010

Éphémérides maximiennes

Le frère Laurent Normandin S. C. alias Frère Maximien S. C. était du nombre des huit pionniers frères du Sacré-Cœur inscrits pour trois ou quatre années d’études en sciences religieuse à l’institut Jesus Magister de l’Université du Latran, à Rome, en 1958. Pendant ces années, frère Maximien a rédigé régulièrement son journal personnel. Comme il a fait la traversée de Montréal à Liverpool avec nous (frère Raymond et moi-même) sur l’Empress of Britain, les bribes de ses éphémérides qu’il nous livre ici complètent et précisent heureusement le récit de cette traversée que j'ai publié au feuilleton no 21 de mes mémoires.


Frère Normandin, toujours en service, est présentement agent de Pastorale à l’École Secondaire de Sherbrooke.


Cordial merci à Laurent, si chaleureusement connu sous le pseudonyme de Bo-Max, pour cette importante et généreuse contribution à la mémoire de ces temps qui nous ont faits.

Florian
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Quelques extraits des éphémérides maximiennes. Septembre 1958.

Sur l’Empress of Britain (Du 16 au 23 septembre 1958)

Du mardi 16 septembre : Me suis levé à 5 h 20… en route vers Montréal, juste avant d’arriver à Omerville, crevaison en avant, à droite. À Magog, pendant que mes confrères déjeunent, je vais faire réparer le pneu. Départ à 7 h 30 (de Magog) avec le frère Charles-Étienne pour Granby. Nous faisons monter un bénédictin en cours de route… Nous arrivons au port à 10 h. Les frères d’Arthabaska sont là avec le frère Barnabé.

Je suis dans la chambre A 138 avec le frère Anselme (Rimouski) et un certain monsieur Weedon de Londres… Le bateau quitte le port à 12 h. Nous passons au Cap-de-la-Madeline vers 16 h 30. Des frères sont sur le quai et nous saluent de loin. Nous passons sous le pont de Québec à 20 h 55. Arrêt au large pour prendre des passagers… Je me couche avec un petit « Brandy ». Nuit excellente au 2e étage du lit superposé!

Du mercredi le 17 septembre : À 6 h 30, nous étions à Pointe-au-Père. Nous avons deux prêtres de Sherbrooke à bord : messieurs les abbés Leclerc et Thibaut. Je sers la messe de l’abbé Leclerc à 7 h 30. Cet après-midi, nous côtoyons l’île d’Anticosti…

Du jeudi 18 septembre :Vers 10 h, nous passons devant l’île Belle-Île et nous entrons dans l’océan. A 11 h, nous visitons la cuisine. Ça commence à ballotter… Tous les frères, sauf le frère Jean-Pierre, doivent s’aliter. Je suis resté au lit par prudence sans rien prendre jusqu’au vendredi soir au souper.

(Note : nos soirées consistaient surtout à jouer aux cartes)

Du dimanche 21 septembre : Je sers la messe de 7 h 30. Il y a beaucoup de monde à la messe. Réunion des 5 frères pour l’itinéraire terrestre. Achat du billet Liverpool-Londres. En soirée : réunion des frères dans la cabine A 27 pour un petit party.

Du lundi 22 septembre : Nous entrons dans le fiord qui nous conduit à Greenwock. Que c’est beau la terre! Ce qui m’étonne d’abord, c’est le style des maisons et la verdure des pâturages. Les Écossais descendent à 11 heures… Après souper, nous entrons dans le port de Liverpool. Grande activité! Jeu de lumière féerique! Le bateau jette l’ancre à 11 h. Comme notre Anglais est descendu ce matin, Anselme moi en prenons à notre aise jusqu’à minuit.

Du mardi 23 septembre : Descente du bateau à 9 h. Aucune difficulté aux douanes. Le train part à 9 h 25. La campagne est bien cultivée. Il y a des ponts à tous les passages à niveau. Arrivée à Londres à la gare Euston à 2 h. , sous la pluie. Nous nous rendons d’abord au Regent Palace Hotel : pas de place. On nous réfère au Strand Palace, au cœur de Londres. Je loge dans la chambre 894 avec le frère Louis-Omer. Sous la pluie, nous allons visiter la cathédrale St-Paul : magnifique! Souper à l’hôtel : long et assez cher!
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Voilà, mon cher Florian, avec un luxe de dates et de mentions d’heures, quelques épisodes de notre traversée. J’ose croire que cela te convient. Bonne journée!
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