La sécularisation,
La principale caractéristique du XXe siècle
Je lance un concours, une compétition entre les mots, pourquoi pas une olympiade qui permettrait de qualifier le XXe siècle. Mon poulain c’est la sécularisation.
Je suis conscient de la mise en garde d’ Esope, ou du fabuliste anonyme (on prête aux riches) exprimée dans la fable « Les six aveugles et l’éléphant » s’il n’y a qu’une vérité, il y a plusieurs façons vraies de l’exprimer. Tout dépend de sa propre expérience et des mots qu’on a pour la décrire.
Pour moi LA clé qui ouvre le XXe siècle à notre compréhension c’est la sécularisation .
Le terme « sécularisation » est un dérivé de ‘séculier’ et de ‘siècle’. Étymologiquement, il signifie le passage de l’Éternel (les siècles des siècles) au temporel un siècle, cent ans. Il s’applique aux religieux qui abandonnent leur condition de vie céleste et éternelle dans le Royaume des Cieux pour passer à la condition éphémère des mortels habitant des royaumes terrestres, celle des gens du siècle.
Par extension le terme s’applique à tout passage du sacré au profane, à toute forme de désacralisation .
Avec certaines nuances, les expressions désacralisation, décléricalisation, déconfessionnalisation sont des synonymes de sécularisation.
Désacralisation
Techniquement la désacralisation est le passage du sacré au profane
L’expression « profane » vient du latin ‘pro (devant) ‘fanum’ (sanctuaire). Dans la religion romaine les prêtres partageaient les viandes sacrées qui avaient été offertes en sacrifice. On désacralisait les morceaux qu’on voulait offrir à la consommation populaire en les mettant en dehors de l’enceinte sacrée, c’est-à-dire devant le sanctuaire.
Profane finit ainsi par désigner tout ce qui n’est pas sacré.
Décléricalisation, laïcisation
Dans l’ordre social, le passage d’un individu ou d’une institution qui a un lien avec le pouvoir ou la hiérarchie, à la condition de non clerc ou de peuple (laos), s’exprime par deux termes équivalents, celui de la décléricalisation et celui de la laïcisation.
Appliquée au XXe siècle l’expression sécularisation signifie le virage à 180’ que fit notre civilisation occidentale pendant cette courte période. Au début de ce siècle en effet, notre civilisation, comme les arbres inversés des amérindiens, plongeait ses racines dans le ciel, l’idéologie, le sacré, l’invisible. Les turbulences engendrées par ce virage se firent sentir dans les années 60 et hop! à la fin du siècle on se retrouve les deux pieds sur un autre pôle, sur la terre des hommes, soumis à toutes ses attractions.
Dieu alors, se tourne vers les hommes, les Églises deviennent des bibliothèques, les chefs d’institutions religieuses se font fonctionnaires de l’État, les normes dictées par les autorités les plus antiques et les plus sacrées sont portées par les consensus de collectifs minoritaires et éphémères. Les effets de notre serre menacent plus que les enfers de Dante, les journalistes assoiffés de faits sillonnent le monde à la place des missionnaires colporteurs du feu sacré de leur idéologie, les Papineau des assemblées politiques doivent faire du porte-à porte comme d’humbles gueux…et on pourrait multiplier les exemples qui donnent du crédit à notre thèse.
Oui, la sécularisation c’est la clé qui permet de comprendre le XXe siècle et la charnière sur laquelle notre siècle a viré de bord.
Qu’en pensez-vous?
La principale caractéristique du XXe siècle
Je lance un concours, une compétition entre les mots, pourquoi pas une olympiade qui permettrait de qualifier le XXe siècle. Mon poulain c’est la sécularisation.
Je suis conscient de la mise en garde d’ Esope, ou du fabuliste anonyme (on prête aux riches) exprimée dans la fable « Les six aveugles et l’éléphant » s’il n’y a qu’une vérité, il y a plusieurs façons vraies de l’exprimer. Tout dépend de sa propre expérience et des mots qu’on a pour la décrire.
Pour moi LA clé qui ouvre le XXe siècle à notre compréhension c’est la sécularisation .
Le terme « sécularisation » est un dérivé de ‘séculier’ et de ‘siècle’. Étymologiquement, il signifie le passage de l’Éternel (les siècles des siècles) au temporel un siècle, cent ans. Il s’applique aux religieux qui abandonnent leur condition de vie céleste et éternelle dans le Royaume des Cieux pour passer à la condition éphémère des mortels habitant des royaumes terrestres, celle des gens du siècle.
Par extension le terme s’applique à tout passage du sacré au profane, à toute forme de désacralisation .
Avec certaines nuances, les expressions désacralisation, décléricalisation, déconfessionnalisation sont des synonymes de sécularisation.
Désacralisation
Techniquement la désacralisation est le passage du sacré au profane
L’expression « profane » vient du latin ‘pro (devant) ‘fanum’ (sanctuaire). Dans la religion romaine les prêtres partageaient les viandes sacrées qui avaient été offertes en sacrifice. On désacralisait les morceaux qu’on voulait offrir à la consommation populaire en les mettant en dehors de l’enceinte sacrée, c’est-à-dire devant le sanctuaire.
Profane finit ainsi par désigner tout ce qui n’est pas sacré.
Décléricalisation, laïcisation
Dans l’ordre social, le passage d’un individu ou d’une institution qui a un lien avec le pouvoir ou la hiérarchie, à la condition de non clerc ou de peuple (laos), s’exprime par deux termes équivalents, celui de la décléricalisation et celui de la laïcisation.
Appliquée au XXe siècle l’expression sécularisation signifie le virage à 180’ que fit notre civilisation occidentale pendant cette courte période. Au début de ce siècle en effet, notre civilisation, comme les arbres inversés des amérindiens, plongeait ses racines dans le ciel, l’idéologie, le sacré, l’invisible. Les turbulences engendrées par ce virage se firent sentir dans les années 60 et hop! à la fin du siècle on se retrouve les deux pieds sur un autre pôle, sur la terre des hommes, soumis à toutes ses attractions.
Dieu alors, se tourne vers les hommes, les Églises deviennent des bibliothèques, les chefs d’institutions religieuses se font fonctionnaires de l’État, les normes dictées par les autorités les plus antiques et les plus sacrées sont portées par les consensus de collectifs minoritaires et éphémères. Les effets de notre serre menacent plus que les enfers de Dante, les journalistes assoiffés de faits sillonnent le monde à la place des missionnaires colporteurs du feu sacré de leur idéologie, les Papineau des assemblées politiques doivent faire du porte-à porte comme d’humbles gueux…et on pourrait multiplier les exemples qui donnent du crédit à notre thèse.
Oui, la sécularisation c’est la clé qui permet de comprendre le XXe siècle et la charnière sur laquelle notre siècle a viré de bord.
Qu’en pensez-vous?
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